PAUL-HENRI SPAAK - ISIB
Informations générales
Fondé en 1977 suite à la fusion de l’ETS et de l’Institut Nucléaire, l’ISIB est l’Institut Supérieur Industriel de Bruxelles. Les ingénieurs industriels de demain y sont formés. Reconnu dans tout le secteur industriel, l’institut fournit à ses étudiants un enseignement de qualité et des infrastructures à la pointe de la technologie.
Après une formation tant pratique que théorique, l’étudiant, son diplôme de Master en main, est prêt à entrer de plein pied dans le milieu professionnel.
L'I.S.I.B. fait partie de la Haute Ecole Paul-Henri Spaak. La Haute Ecole Paul-Henri Spaak est constituée de cinq établissements d'enseignement supérieur renommés, unis pour mettre tout leur savoir-faire au service de nombreuses formations de haut niveau.
Formation IT
Cycle de bachelier
En première année (bloc 1), un tronc commun composé de cours et travaux pratiques (ateliers, laboratoires) est dispensé aux étudiants, leur assurant ainsi une formation scientifique de base
Le cycle de bachelier comporte 180 ECTS. Une année académique est constituée de 60 crédits.
Après la réussite du bloc 1, les étudiants poursuivent leur cursus en choisissant les activités d’apprentissage de la suite du cycle de bachelier. Ils ont aussi à choisir une option afin de les préparer à leur spécialisation du deuxième cycle
Cycle de master
Cette formation s’articule autour de cinq principaux domaines d’excellence et de développement:
- Génie logiciel
- Réseaux et sécurité
- Informatique industrielle
- Bases de données
- Intelligence artificielle
Première année du cycle de master: la formation de 60 ECTS de cours et travaux pratiques est majoritairement dispensée dans le domaine de l’informatique. Les activités pédagogiques d’aspects environnementaux des techniques de production et de gestion de projets et de la qualité sont communes à l’ensemble des finalités.
Deuxième année du cycle de master: durant l’année, les étudiants participent à des conférences et séminaires qui leur permettent d'avoir un premier contact avec la profession. Des ingénieurs industriels diplômés viennent exposer aux étudiants ce qu'est la vie de l'ingénieur dans la Société.
Interview avec l'ISIB
DataNewsJobs a été à la rencontre de Rudi Giot, Chargé de cours - Réseaux et systèmes.
- Monsieur Giot, pouvez-vous nous confirmer que chez vous 100% des étudiants sortent de l'école avec un contrat de travail en poche?
- C'est vrai...à quelques % près! Il y a peu de diplomés et les entreprises se les arrachent en sortant!!! Presque tous sont engagés à la fin de leur stage. Les boîtes mettent le contrat sur la table pendant leur stage. Augmenter le nombre d'étudiants fait partie de nos ambitions mais nous ne sommes pas très bien servi au niveau de l'infrastructure. D'où le projet de déménagement sur le site de la Plaine. Même si notre déménagement ne changera pas le fait qu'on continuera de manquer d'informaticiens...mais en ce qui concerne notre école, ça va beaucoup changer! Aujourd'hui on pourrait doubler le nombre d'étudiants.
- En quoi est-ce différent de venir se former à l'ISIB plutôt qu'à l'université?
- Premièrement, nos formations sont beaucoup plus axées sur la pratique qu'à l'université. Les étudiants expérimentent les outils de production. Il y a un ancrage nettement plus fort dans la réalité professionelle. Par exemple, il y a déjà un stage de 6 semaines en entreprise dès la troisième année. Durant la dernière année, c'est même 12 semaines. Dans les universités, aucun stage n'est prévu dans la dernière année. Deuxième chose: contrairement aux universités, il y a une connexion très forte avec les étudiants, je les appelle d'ailleurs tous par leur prénom. En cinquième année, on choisit leur travail de fin d'étude avec eux. On peut faire cet accompagnement car nous sommes des artisans et pas une usine d'ingénieurs.
- Vous avez pas l'impression qu'en Belgique, on est très en retard par rapport à d'autres pays?
- Oui, mais il faut faire attention à ce que l'on fait. Beaucoup de pays se sont lancés dans l'apprentissage avec des tablettes par exemple et se sont complètement trompés. Par contre, libérér du budget pour former les profs de secondaires me semble être une bonne idée et ca coûte bien moins cher que d'acheter des tablettes à tous les élèves du secondaire comme en France et de n'avoir en plus aucun résultat.
"Les débouchés sont gigantesques!!! C'est toute la richesse des études d'ingénieur! On offre un encadrement tout à fait exceptionel, on les aide à surmonter les difficultés."
Rudi Giot, Chargé de cours - Réseaux et systèmes.
- Qu'est-ce qu'il faudrait faire alors pour motiver les jeunes à étudier l'informatique?
- J'invite tous les étudiants du secondaire à venir voir ce que c'est exactement que l'informatique. Voir les débouchés, parler avec nos anciens étudiants, leur demander ce qu'ils font et se rendre compte de toutes les choses que l'on peut faire lorsque on est diplomé en informatique. Les débouchés sont gigantesques!!! C'est toute la richesse des études d'ingénieur! On offre un encadrement tout à fait exceptionel, on les aide à surmonter les difficultés. Il ne faut pas avoir peur de nos études d'ingénieurs. Vous ne serez pas des anonymes et nous vous accompagnerons tout au long de vos études.
- L'IT est un domaine qui évolue très rapidement. Est-ce que vous devez régulièrement changer le contenu de vos cours?
- Nos professeurs se forment continuellement. C'est beaucoup de travail mais c'est aussi ce qui nous plaît. On se débarasse de certains cours obsolètes et on en commence de nouveaux dès qu'une nouvelle technologie a fait ses preuves et s'est stabilisée.
- On dit que l'argent est le nerf de la guerre. Recevez-vous du financement privé?
- Très peu pour ne pas dire aucun... Parfois un peu au travers de projets de collaboration. Les enseignants font un peu de recherche en dehors de leurs heures de cours et reçoivent du matériel. Pour vous donner un exemple: j'ai été voir le centre R&D d'un géant de l'informatique pour essayer d'établir des partenariats, obtenir des contrats de licence par exemple. Ils m'ont clairement répondu "ce n'est pas notre rôle, il y a un département qui s'occupe de ca, débrouillez-vous"! Quand on leur demande quelque chose, c'est systématiquement "aller voir ailleurs, on peut vous le revendre un peu moins cher que la nouvelle version". Dorénavant, on demande à nos étudiants d'utiliser open office. En Allemagne c'est tout le contraire! Les hautes écoles allemandes sont massivement financées par les entreprises et elles recoivent gratuitement du matériel de pointe, pas du matériel obsolete. C'est dans la culture, c'est comme ca. Chez nous, rien. Tout notre labo Cisco, on a du l'acheter nous-mêmes. Les professeurs achètent du matériel en travaillant en dehors des heures de travail pour que les étudiants puissent être équipés. Pourtant travailler sur leur matériel, c'est faire la promotion de leur entreprise! C'est vraiment dommage.
- Quel serait votre message au Ministre de l'enseignement?
- Il faut absolument rendre les études secondaires vivantes et bien faire le lien avec les réalités professionelles. Expliquer aux jeunes que ce qu'on étudie en secondaire, ça a du sens! Je ne dis pas de rendre les études professionalisantes mais de montrer aux jeunes que ce qu'ils apprennent peut avoir un sens immédiat. Il faudrait amener l'informatique par le jeu en secondaire. Il y a plein de façons très ludiques d'apréhender l'informatique; beaucoup de languages informatiques permettent de comprendre les mécanismes sans s'ennuyer avec des syntaxes complexes. A l'heure actuelle, en secondaire, on les fait utiliser des logiciels word ou excel... ça n'a rien avoir avec l'informatique! Les jeunes sont des utilisateurs de l'informatique, pas des créateurs. Pourtant on peut démystifier l'informatique au travers d'outils de simulation par exemple ou encore des moteurs de jeux videos qui permettent de développer très rapidement en écrivant très peu de lignes de code...En quelques clics, on peut créer un environnement en réalité virtuelle. Développer des projets comme ça pourrait attirer les étudiants.
- Et les étudiantEs!
- C'est vrai que les filles sont un denrée rare: on arrive péniblement à 10% et c'est rare qu'il y en ait plus de 2! On ne comprend pas pourquoi il y a si peu de filles en informatique...c'est un métier très propre et qui permet de tout faire. En mécanique, on l'explique facilement mais en informatique on ne voit pas pourquoi il y a plus de garçons que de filles...
- Et pour finir, un mot à vos peut-être futurs étudiants?
- Vous devez foncer! Vous pouvez vous planter, surtout à votre âge. Alors n'ayez pas peur, lancez-vous!!!